Séjours randonnée pédestre dans le Gers

Départ très matinal le 6 octobre pour 29 randonneurs du Capial. Changement de cap en cours de route, au vu de la circulation ralentie par tracteurs et camions, sur les petites routes gersoises, nous permettant toutefois de profiter du paysage se dévoilant devant nous. Nous débutons par la visite guidée de la villa gallo-romaine de SEVIAC, classée monument historique depuis 1978, étape incontournable de la Gascogne antique. Située à proximité du village de Montréal-du-Gers, cette villa, mise à jour par des fouilles régulières jusqu’en 1996, est aujourd’hui considérée comme l’une des plus vastes du Sud Ouest de la France.

Les 625 m² de mosaïques découvertes ne constituent qu’’une partie : elles devaient en couvrir 1500 m² selon les spécialistes, au Vème siècle. Elles ornaient les espaces importants : thermes, salles d’’apparats, galeries, par leurs décors géométriques et de végétaux. Cette villa comporte 500 m² de thermes réaménagés à chaque changement de propriétaires : des plus modestes pour les premières à plus luxueuses pour les suivantes, avec des revêtements de marbre, mosaïques, équipées de système de chauffage au sol, dénommé .hypocauste.

Après un rapide pique-nique, nous débutons, au départ de la villa, la randonnée «  sur la trace des Romains », de 12 km. De belles bâtisses et propriétés gasconnes agrémentent notre marche. Après une visite du village de Montréal-du-Gers, bastide avec ses belles arcades, son église du 13ème siècle et une pause rafraîchissante, au vu des températures estivales (29 degrés), nous repartons pour une autre destination : Fourcès, classé « plus beau village de France ». Un parcours dans ce magnifique village sera pour tous une très belle découverte : un village atypique avec sa place arborée de forme circulaire, de 75 m de diamètre, entourée de cornières et de maisons à colombages ; son pont datant du 15ème siècle, la tour-porte horloge, le château (privé) et son église. Puis nous nous rendons sur les lieux de notre hébergement : le village de chalets de Grazimis près de Condom. Un lieu au calme où certains d’entre nous ont pu se rafraîchir tous les soirs à la piscine.

La pression monte crescendo au sein du groupe . C’est un vendredi très spécial. La journée bien remplie n’est pas encore terminée car dans quelques heures, un évènement national incontournable se profile : le match de rugby France/ Italie. Séance maquillage oblige, aux couleurs « bleu blanc rouge ». Guylaine, en cheftaine, lance le top départ au volant du fourgon , Claude s’’exécute et suit cravaté, avec son beau béret bleu et le tempo est donné : direction le restaurant « le moulin du petit gascon », à Condom, dans un site insolite. Notre arrivée ne passera pas inaperçue : un groupe de randonneurs tous peinturlurés, déguisés, déjantés. La soirée s’’annonce prometteuse. Une somptueuse table est dressée dehors tout en long, en bord d’’écluse. Nos papilles ne seront pas de reste,  avec un menu au top, qui sera apprécié de tous : salade mêlée avec magrets séchés et croustillant de chèvre aux pommes, ballotin de volailles farcies aux girolles crème d’ail, santiago aux amandes et écorces d’’agrumes et sa glace au sésame noir. Un délice. La soirée se terminera dans la salle collective des chalets pour les adeptes du rugby et pour d’’autres, un repos bien mérité après cette première journée bien intense.

Samedi, top départ à 7h30 : tout le monde ou presque est là pour le départ. Notre petit retardataire adoré se reconnaîtra. La nuit a en effet été courte pour certains. Aujourd’hui, départ du parking de l’’abbaye de Flaran, pour une randonnée de 17 km, « les châteaux gascons ». Un départ magique, avec de superbes paysages avec prairies dans la brume, moutons…. On se croirait en Écosse. Les photographes ont pu se régaler à figer le temps et immortaliser ses précieux moments. Arrêt aux villages de Cassaigne et Mansencôme, ce circuit traversant vignes et bois. Pique-nique au bord de la Baïse puis visite de Valence-sur-Baïse, bâtie sur un éperon calcaire, habillé de fleurs sauvages et d’’énormes grappes de figuiers de barbarie. Nous passons la porte du hérisson et visitons rapidement la place, les ruelles avec ses carrelots et l’’église Saint-Jean Baptiste. Cette bastide était entourée d’une ceinture de murailles hautes de 8 mètres. Puis nous reprenons la route car nous sommes attendus pour une visite guidée de l’’abbaye de Flaran.

Cette abbaye cistercienne, a été fondée en 1151 par les moines venus de l’’Escaladieu en Bigorre. Elle est désormais la propriété du département du Gers depuis 1972. Nous avons pu visiter le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire, le dortoir, l’’église et les jardins. La particularité de l’’église, dénuée de toute décoration, est l’’écho de 7 secondes : Pierre, notre chanteur attitré le long des chemins, nous a fait la démonstration, en chantant a cappella. La visite se ponctuera par l’’exposition « Simonow », du nom de son généreux dépositaire, présentant une exceptionnelle collection de chefs d’œ’oeuvre de dessins, peintures et sculptures (Dali, Picasso, Cézanne, Rodin, Claudel, Renoir…).

Nous reprenons la route direction le château de Courrejot, domaine viticole familial, producteur d’Armagnac dans le « pays » de Ténarèze, à Condom. Les propriétaires possèdent leur propre alambic, pour l’obtention d’eaux de vie et vont nous expliquer leur méthode particulière de production. La période de distillation se déroule la seconde quinzaine de novembre : c’est un véritable moment de fête et marque le point final de leur travail et la naissance d’un nouvel Armagnac qui dure plusieurs jours, non stop, 24h sur 24. Nous avons profité d’une dégustation avec bien sûr modération, de divers millésimes d’Armagnac de leur production.

Pascale, Jean et Françoise ont eu l’’excellente idée d’’acheter l’’apéritif des menteurs, pour servir lors de l’’apéritif de la réunion annuelle de la section randonnée ;  apéritif en clin d’œ’oeil au village de Moncrabeau, élisant chaque année le roi des menteurs. Un souvenir de notre séjour gascon partagé avec toute la section et tous les randonneurs présents : un vif succès ! En soirée, un dîner typique du Gers, « au vieux pressoir » à Caussens  nous réconfortera, dans un site magnifique, au milieu d’’un élevage de bufflonnes : œoeufs cocottes avec magrets séchés et roquette, confit de canard avec gratin dauphinois, baba au rhum au pousse rapière.

Dimanche : repos dominical mais pas pour nos 29 capialos, toujours aussi motivés. Aujourd’hui, Richard et Thierry font une pause et font leur propre circuit en voiture et nous rejoindrons pour le déjeûner. Destination Larressingle, «  la petite carcassonne du Gers », classée « plus beau village de France » au départ de Condom, pour une randonnée de 15 km, «  vers le château des évêques », aux couleurs d’’octobre rose. le village est considéré comme l’une des plus petites enceintes fortifiées de France, doté de remparts et d’un château. Le parcours découverte nous permettra de prendre le temps de s’’imprégner de cette toute petite cité avec son pont de pierre, la tour-porte, les mâchicoulis, son église donjon, dédiée à Saint-Sigismond. Pascale et David devant nous quitter en fin de journée, travail oblige, nous ne manquerons pas de nous poser pour un apéritif dominical typique, floc blanc ou rouge. Nous trinquons et chantons avec deux jeunes pèlerins de passage. Nous visitons une belle boutique avec son incroyable collection de canards gascons en tissu, à lunettes (cale-portes), ses bijoux et tant de belles choses. Certaines ont même posé à l’’étage dans de magnifiques fauteuils. Une pause repas à l’’ombre nous permettra de nous reposer et certains vont profiter du véhicule de nos deux compères nous ayant rejoint, pour remplir le coffre de souvenirs. Pierre nous chante une nouvelle fois une chansonnette dans un cadre idyllique, avec pour décor Larressingle et ses vignes en arrière-plan, digne d’une carte postale.
Nous cheminons toujours sous un soleil plus que généreux pour arriver à Condom où un tour de ville nous surprendra par les nombreux édifices remarquables : la place saint-Pierre et sa cathédrale protégée par les vaillants mousquetaires, la place Bossuet, le cloître atypique et ses énormes colonnes, l’’ancien évêché, l’’hôtel de Polignac. Des pauses photos et prises de vue incontournables : photo de groupe en pleine ruelle avec une belle devanture avec ses peintures de paysages gascons et ses mousquetaires ; photo sur des sièges de bistrot originaux (des capots de tracteurs Mc Cormick) ; pause individuelle avec nos 4 mousquetaires, géants de bronze de 2,5 m de haut : mais qui est d’’Artagnan ? Réponse à l’office du tourisme, fermé ce jour-là : le doute persistera : le plus beau ? Celui de gauche ?

Nous retournons à notre hébergement pour une pause ( piscine pour beaucoup) et nous retrouver pour notre habituel apéritif, le seul et unique du séjour, au grand regret de certains, mais le programme se voulant dense, la priorité a été mise sur les randonnées et sur l’’ouverture culturelle, lors des sites visités. Nos 3 nouveaux participants, aidés de leur coach musical, François, nous ont concocté un petit spectacle dans l’’air du temps, un haka à faire pâlir ses adversaires : mais nous avons assuré face à eux, en renvoyant la réplique face à ce défi. Pari gagné. Puis Jean nous rappelle à l’’ordre (il n’y a pas que moi) pour insister sur la répétition de notre chant, sur l’’air de la chanson des Corons, à interpréter lors de la réunion annuelle samedi. Répétition épique ! Nous craignons le pire pour la suite… mais Jean, tenant ses troupes, rassurant, nous aidera ce jour-là, en prenant sur lui la lecture des couplets.
Puis, nous reprenons la route pour savourer une dernière fois, au moulin du petit gascon, un menu tout aussi original : salade de tomates confites à la graisse de canard, artichauts rôtis, avocats, gésiers de canards et mozzarella burratina ; épaule de veau roulée farcie aux cèpes, assiette de cannelés maison et sa glace violette.

François entonnera quelques chansons, accompagné de sa guitare, aidé par quelques chanteurs de notre troupe. Notre séjour va bientôt prendre fin.

Le dernier jour sera aussi riche avec une randonnée de 10 km en boucle autour du village de la Romieu. Nous traversons de nombreux champs de fruitiers, notamment de pruniers d’’Ente ; les prunes seront séchées et deviendront les fameux pruneaux d’’Agen. La Romieu signifiant pèlerin (un « roumieu ») fut fondée à la fin du 11ème siècle par Albert, moine allemand de retour de Rome. Au 14ème siècle, le puissant cardinal Arnaud d’’Aux, cousin du pape Clément V, originaire du village, fait ériger à titre privé la collègiale Saint-Pierre. Nous avons suivi une visite guidée de cet édifice, classé au patrimoine Mondial de l’Unesco et avons pu admirer son cloître gothique, son haut clocher carré surmonté d’’une tour octogonale et surtout les fresques originales de la sacristie. Une pure merveille. Le village de la Romieu est appelé le « village des chats ». Pourquoi ? Nous découvrons un grand nombre de statues de chats décorant fenêtres et pas de portes. Ces chats sont l’oe‘œuvre de Maurice Serreau, qui sensible à la légende d’’Angéline, orpheline du Moyen Age, qui aurait sauvé par deux fois le village, les offrit aux habitants de la Romieu en souvenir et comme symbole protecteur du village.
Notre séjour se termine au jardin de Coursiana, classé « jardin remarquable », qui a été au départ créé par un botaniste, M. Cours Darne. M. et Mme Delannoy ont repris le domaine en 1992. Nous avons pu visiter 4 jardins : les jardins à l’anglaise, les jardins de plantes médicinales et aromatiques, un arboretum splendide dont une collection de 30 tilleuls et un potager, verger familial.
Notre séjour se clôturera en beauté par une dégustation de pruneaux et des sorbets faits maison avec la production des fruits du domaine (mûres, pêches, prunes, figues, poires etc.).

Notre séjour dans le Gers s’’achève là : 4 jours de randonnées et de découvertes intenses, riches dans une ambiance de folie et bonne humeur.

Comme à chaque séjour, de nouvelles personnes randonnant sur des jours différents en semaine se sont inscrits : ce qui a permis de continuer à créer de nouveaux liens au sein du Capial et de nouvelles connaissances.

Merci aux chauffeurs qui ont assuré et se sont relayés pour sillonner les nombreuses routes étroites du Gers (et pour le nettoyage au retour).
Merci à Guylaine qui m’’a aidé pour les inscriptions du séjour ainsi que Jean pour la gestion des fourgons.

Sandrine

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