L’Ardèche en pente douce

Programmée depuis plusieurs mois sur les trois seuls jours que nous avions de libre ensemble, cette descente de l’Ardèche fait suite aux descentes sur 2 jours effectuées entre Brousse le château et les Avalats, puis les gorges du Tarn. L’idée était cette fois de bivouaquer et d’assurer la « récup » sans véhicule.

L’Ardèche est une rivière mythique qui se situe dans un parc national où il est interdit de camper. Cependant, deux bivouacs officiels et gardés sont réservables et très contrôlés.

Fin mai, en semaine, nous espérons échapper à  l’énorme fréquentation de l’été. Nous sommes quatre, émargeons à  la section C/K du Capial, et choisissons cette fois de prendre des kayaks sit’on Mambo qui sont un peu le VTT du kayak, légers et corvéables de surcroît.

Le premier jour consiste à charger le matériel, faire les courses, rallier Vallon Pont d’arc, trouver un camping au bord de l’eau, et flipper sous les pluies incessantes. Impossible de trouver une solution pour la récupération de la voiture, le hors saison a aussi ses inconvénients…

Jusqu’à 6 heures du matin, la pluie tambourine sur les tentes, mais au lever, à 7 heures, le soleil commence à faire son apparition. Michel amène la voiture à Saint-Martin d’Ardèche et doit taper le stop pour revenir avant notre départ. Le succès de la sortie dépend du temps que cela va prendre. Énorme surprise, il trouve très rapidement des kayakistes allemands qui le ramènent avant qu’on ait fini de préparer les bateaux et leur chargement. Le soleil brille généreusement et l’euphorie est à son comble. On se « jette à l’eau » et parvenons très rapidement à la fameuse arche que traverse l’Ardèche. Il y a beaucoup de monde, mais en fait, toutes ces embarcations n’iront pas plus loin, et nous naviguerons ensuite dans la plus parfaite solitude.

La descente est assez facile, pour tout public, avec des rapides modestes et jamais bien longs. D’ailleurs, on ne cherche pas à les éviter, mais au contraire à les chevaucher. De vrais vacances…
On arrive les premiers au bivouac du Gournier, où nous passerons la nuit dans une tente marabout (qui nous a évité de prendre nos tentes). Les 120 jeunes anglais d’une hight-school n’ont pas eu ce confort car ils ont tous dormi à la belle (et fraîche) étoile. Discipline, discipline. En plus, ils ont fait toute la descente en tee-shirt ! Cela relativise notre aventure..

Le troisième jour, nous enchaînons le reste de la rivière sans nous presser. Le parcours est toujours aussi beau. Vers midi, nous retrouvons la voiture, repassons au camping qui nous avait généreusement dépanné de deux bidons (l’un des nôtres n’avait pas le bon couvercle…). Et le soir même, nous embrassions nos épouses.

Vraiment une super sortie. D’avoir choisi des kayaks individuels plutôt que des canoés est une bonne idée… et supprime tout risque de conflit de couple. Le faire par étapes ajoute une dimension ludique. Nous pouvons aller plus loin dans le concept et envisageons un trip sur plusieurs jours… à  suivre.